«Nos enfants n’auront pas le temps de débattre des changements climatiques.
Ils devront vivre avec les effets.
De simplement nier le problème trahit l’esprit de notre pays.
»

Barack Obama


Aurélien Barrau (1973) est un astrophysicien français spécialisé en relativité générale, physique des trous noirs et cosmologie. Il travaille au Laboratoire de physique subatomique et de cosmologie de Grenoble (LPSC) sur le polygone scientifique. Il est également professeur à l'université Grenoble-Alpes.


Si le monde continue à privilégier une croissance économique rapide alimentée par des énergies fossiles, l’augmentation de la température moyenne globale atteindrait 6,5 à 7°C en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle, soit 1°C de plus que dans les précédentes estimations.

«Face au monde qui change, il vaut mieux penser le changement que changer le pansement.»

Francis Blanche



Jean-Marc Jancovici: «La fête du pétrole ne va pas durer»

Alors que Glencore «gèle» sa production de charbon, le déclin des énergies fossiles est déjà en marche, selon le président du groupe de réflexion The Shift Project. Faute d’énergie alternative efficiente, il faudra se préparer à vivre plus modestement

Dites adieu à votre niveau de vie actuel. Dans l’ère de l’après-pétrole, l’humanité n’aura d’autre choix que le nucléaire ou la décroissance, estime Jean-Marc Jancovici. Le président du think tank The Shift Project, qui rappelait encore récemment que l’empreinte carbone du Suisse moyen n’est pas éloignée de celle de l’Américain, déplore la naïveté des marches pour le climat. Ingénieur, spécialiste des questions énergétiques, il est membre du nouvellement créé Haut Conseil pour le climat auprès du premier ministre, français Edouard Philippe, dont il a l’oreille, «comme des milliers d’autres», relativise-t-il.

Jean-Marc Jancovici : « on ne peut plus éviter la totalité des claques » (Interview)

Les claques ? On ne les évitera plus… Échanges sans langue de bois avec Jean-Marc Jancovici, nommé en novembre dernier au Haut conseil pour le climat, ingénieur et co-fondateur du cabinet de Conseil Carbone 4. Le scientifique, au discours très pragmatique, a été parmi les premiers en France à médiatiser le risque que représente la déplétion des ressources fossiles. Dans l’interview qui suit, il nous explique pourquoi les enjeux énergétiques sont au cœur du débat à propos de l’avenir de notre société.


Évolution du climat observée en Suisse

Aujourd’hui, il fait nettement plus chaud qu’auparavant dans toutes les régions de Suisse. Les températures ont augmenté de près de 2 degrés Celsius ces 150 dernières années, soit bien plus que la moyenne mondiale. Le 21ème siècle a enregistré neuf des dix années les plus chaudes depuis le début des mesures. Les fortes précipitations sont devenues plus fréquentes et plus intenses.


En Suisse, il existe de longues séries de mesures fiables depuis 1864. Elles apportent la preuve évidente du changement climatique. En Suisse, les températures ont, en effet, augmenté de près de 2 degrés Celsius au cours des 150 dernières années. Ce réchauffement est nettement plus marqué que la moyenne globale (0,9 degré Celsius). C’est depuis les années 1980 que notre climat se réchauffe le plus vite.



L’une des conséquences de ce réchauffement est une augmentation de la fréquence et de l'intensité des canicules. D'autre part, le volume global des glaciers alpins a diminué de près de 60 % depuis le milieu du 19ème siècle. Le nombre annuel de jours de neige à 2000 mètres d'altitude a baissé de 20 % depuis 1970. Au-dessous de 800 mètres, il neige deux fois moins qu'auparavant. La période de végétation dure de deux à quatre semaines de plus que dans les années 1960.

Les séries de mesures permettent également d’identifier sans équivoque une hausse des fortes précipitations : elles sont plus intenses et plus fréquentes qu’au début du 20ème siècle. Les quantités de précipitations ont également augmenté en hiver.

Les séries de mesures ne montrent pas de signaux clairs pour les tendances à long terme concernant les précipitations estivales totales, les périodes de sécheresse, le stratus ou encore les vitesses de vent. Cela peut venir du fait que ces variables ne sont pas ou peu affectées par le changement climatique. Mais il se peut également que l’influence du changement climatique ne soit pas encore perceptible. Les observations disponibles ne suffisent pas à déterminer des changements pour des phénomènes locaux comme les orages, les tornades et la grêle.




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